La Fédération Française des Véhicules d'Époque défend le droit de rouler en véhicule de collection. Elle est reconnue d’utilité publique depuis 2009. Quelles sont les activités de la Fédération aujourd’hui et dans quelle évolution s’inscrivent-elles ?
D’époque et moderne !
C’est en feuilletant la rétrospective 2021 de la FFVE que l’on découvre une fédération moderne.
Par exemple, pour compenser les émissions de gaz polluants, plusieurs dizaines de milliers d’arbres sont plantés chaque année. Pour mettre en terre harmonieusement tous ces végétaux, différentes essences de bois sont sélectionnées en cohérence avec le terroir. La Fédération se félicite de la plantation au total de 100 000 arbres et pas moins de 40 000 de plus dans l’année à venir. Initiative de bonne foi mais c'est pour compenser une pollution toute relative quand on sait que les motos de collection ne parcourent en moyenne que 617 km par an. On se rejouit que les forêts d’aujourd’hui et de demain accompagnent les véhicules de collection dans leurs sorties, rallyes et concours.
Sur internet, la fédération a pu toucher l’année passée plus de 2,5 millions de personnes sur réseaux sociaux, une donnée plus qu’encourageante quand on imagine le collectionneur dans l'âge d'or. Ayant en moyenne 58 ans, l'idée reçue n'est pas complètement fausse, car les retraités représentent 45 % des propriétaires de véhicules de collection. Toutefois la gent féminine ne représente que 3 % des propriétaires de véhicules de collection d'après l’enquête socio-économique de la Fédération Internationale des Véhicules Anciens (FIVA). On espère voir augmenter cette proportion dans les prochaines années.
Une stratégie de communication digitale plus moderne est mise en place par de nombreux clubs (près d’un club sur deux propose du contenu sur les réseaux sociaux), mais nous savons que son nouveau Directeur général, Loïc Duval, prenant la suite de Laurent Hériou depuis septembre dernier, vise un renforcement de cet engagement auprès des jeunes.
Patrimoine et histoire au centre de la machine
Quand on pense au patrimoine des véhicules d’époque, on pense évidemment aux véhicules mais on oublie souvent les grandes réussites industrielles, commerciales, techniques et sociales liées aux véhicules aujourd’hui de collection. Le Programme « Lieux de l’Histoire Automobile » a inauguré 15 nouvelles plaques célébrant divers lieux significatifs en 2021. Certains sont bien connus comme le Circuit d’Albi (81) et d’autres moins, à l’image de l’usine Delaugère et Clayette à Orléans (45). Ces informations publiques permettent de faire connaître au plus grand nombre l'histoire de l'automobile au sens large, ayant fédéré des millions de personnes dans le passé.
On sait aussi les collectionneurs ethousiastes : 65 % assistent à des manifestations et 33 % visitent des musées en lien avec leur passion. Parmi les évènements organisés se trouvent les concours d’élégance, mis à l’honneur en 2021. L’objectif ? Renouer avec la tradition de mise en scène des véhicules d’époque. Les participants sont en tenue élégante et vont vers le jury avec leur véhicule, une spécificité du concours « à la française ». Un héritage culturel qui fait vivre les centres-ville et permet à tous les âges de se retrouver autour d’une passion commune. En 2021, pas moins de 12 concours d’élégance ont été organisés par la FFVE dans toute la France, de Marseille (13) à Montargis (45) en passant par Angoulême (16).
Une fédération tournée vers l'avenir
Ça n’aura échappé à personne, le monde change et le numérique prend une place toujours plus importante dans nos vies. À la FFVE aussi, car jusqu’alors toutes les demandes d’attestations nécessaires pour l’immatriculation en « collection » étaient traitées manuellement. Loïc Duval supervise cette transition qui permettra aux services administratifs de mieux fonctionner, d’absorber la possible hausse des demandes dans les prochaines années mais surtout de faciliter la démarche pour tous les collectionneurs avec un service de demandes en ligne.
L’avenir, c’est aussi la reconnaissance des véhicules au fur et à mesure de leur ancienneté. Quand on parle d'ancienneté, se pose rapidement la question des « Youngtimer », ces véhicules qui ne sont plus produits depuis plus de 15 ans, mais qui n’ont pas encore l’âge légal de prétendre à un certificat d’immatriculation de collection. Sur ce sujet, Jean-Louis Blanc, président de la FFVE, nous renvoie au groupe de travail qui vise à déterminer des conditions claires d’éligibilité et les doléances pour cette catégorie. On peut espérer un allègement progressif des contraintes pour ces véhicules et pourquoi pas des mesures locales de dérogation aux ZFE ?
Après une reprise en 2021, la FFVE reste dynamique et défend toujours avec ardeur les véhicules d’époque, leurs propriétaires et tous ceux qui en vivent pour notre plaisir commun. Une vraie force organisée pour défendre au-delà du véhicule d’époque, une liberté attenante à un mode de vie cher à un grand nombre de Français.