Cette semaine, j'ai essayé une Honda Dominator de 1999. Je vous explique pourquoi cette moto est importante.
Quelle semble loin, l'époque où le trail monocylindre régnait en maître sur le marché de la moto ! En ces temps bénis (si, si !), la Honda Dominator a, sans mauvais jeux de mots, imposés sa domination sur une partie de ses concurrentes. Voici qui n'est pas un mince paradoxe pour ce type de machines : ce trail-là sortait vraiment des sentiers battus !
Honda Dominator, sa vie, son oeuvre
La Honda Dominator est arrivée en 1988, soit à un moment où l'image du Paris-Dakar fait encore rêver, même si l'heure de gloire des trails monocylindres (Yamaha Ténéré, Suzuki Djebel et autres Honda 600 XL LM) commence tout juste à se fâner. La célèbre course africaine est entrée dans une guerre de la puissance et de la vitesse et ce sont désormais les trails bicylindres qui règnent. Honda a l'intelligence de comprendre ce tournant en lançant les fameuses Africa Twin, mais ne sacrifie pas son gros mono pour autant. Au contraire, Honda le remet en scène, mais dans une approche plus fun et plus urbaine. Le nom est kitsch à mourrir : Dominator ! Mais entre le moteur punchy, la bonne tenue de route et la finition très soignée des tous premiers exemplaires, cette moto est un succès. Au fil du temps, la Dom' perd d'ailleurs de son éclat : les trois premiers millésimes (type RD02) sont les meilleurs. En 1991, elle perd la finition de ses pièces en bronze (guidon, embouts d'échappement, carters moteur) tout comme le kick, mais elle gagne 3 litres de contenance dans le réservoir, des nouveaux disques Nissin. En 1995, la Dom' devient RD08 et n'est plus fabriquée au Japon mais en Italie. La finition globale baisse d'un (gros, très gros) coup et des coloris ridicules font leur apparition, tout en zébrures violettes et fluo (sic). De plus, le moteur perd deux chevaux, ce qui est dommage car elle freine mieux (des Brembo remplacent les Nissin). Châssis et suspension sont également nouveaux, sans transformer les prestations globales. Et après elle, c'est le déclin : ce ne sont pas la falotte SLR 650 ni la médiocre FMX 650 qui resteront dans les mémoires !
Honda Dominator, trois choses qui m'ont fait kiffer
Voici une machine simple, mais efficace et qui sait procurer de la joie. Et ce, pour trois raisons !
- Le moteur, pour un gros mono, est assez sympa. En réalité, il n'est vraiment pas souple et n'apprécie pas la ville, mais donne le meilleur de lui-même à mi-régime sur les routes secondaires. Avec la Dom', on reprend le goût à la balade...
- c'est une moto très soignée, avec un tableau de bord complet (avec témoin de béquille latérale), un solide sabot-moteur qui intègre la trousse à outils, et même des trous dans le porte-paquets, jouxtant un élastique pour fixer un antivol en U. Beaucoup de motos modernes pourraient en prendre de la graine.
- Ca n'existe plus aujourd'hui, une machine confortable, bien suspendue, pas trop puissante, pas trop lourde, avec laquelle on s'amuse sans arrière-pensées sans fatiguer. Pourtant, avec le retour du permis A2, une Dominator modernisée, mais pas trop, aurait vraiment toute sa place sur le marché !
Une Honda Dominator aujourd'hui, combien, comment ?
Quelques chiffres clé :
- monocylindre, 644 cm3, 100 x 82 mm
- carburateur Keihin, 42,5 mm
- 44 ch à 6000 tr/mn
- 56 Nm à 5000 tr/mn
- 152 kilos à sec
- 155 km/h