La moto de la semaine : Yamaha YR3

Actualité du 13/11/2019 par Philippe GUILLAUME
 

Cette semaine, j'ai essayé une Yamaha YR3 de 1969. Je vous explique pourquoi cette moto est importante...

A la fin des années 60, Honda est déjà un fervent militant du quatre-temps, alors que les autres constructeurs sont encore dans cette solution technique plus simple qu'est le deux-temps. C'est le cas de Suzuki et Kawasaki, mais aussi Yamaha qui travaille pourtant à la sortie imminente de la XS 650. Avant les sulfureuses RD, cette moto est alors ce que Yamaha peut proposer de plus puissant et de plus sportif ! Mais ne vous fiez pas à sa gentille bouille : elle sait faire parler la poudre ! D'ailleurs, son bas-moteur est directement dérivé de celui des TR2 qui courent en GP ! 

Yamaha YR3 : sa vie, son oeuvre

Attention : collector ! La Yamaha YR3 n'a été produite qu'en 1969. Une petite année et puis s'en va ! Elle fait suite à la YR1 de 1967 (elles-mêmes suivant les YDS) qui était typé vintage avec son réservoir aux flancs chromés. En 1968, la YR2 a encore un compteur incrusté dans le phare. Plus de ça avec la YR3, plus moderne à tous points de vue ; on notera qu'aux USA et au Canada, où l'essentiel de la production a été écoulé, il a même existé une YR3-C, un scrambler aux échappements relevés ! En 1970, Yamaha sort la R5 puis la lignée s'étoffe avec la première RD 350 en 1973 : une légende nait, qui courra jusqu'à l'arrêt de commercialisation des 350 RDLC au début des années 90. 

Yamaha YR3 : trois choses qui m'ont fait kiffer

Voici une petite moto, toute mignonne, à la bouille un peu ronde, aux coloris pastel, au gabarit compact. Un jouet ? Ben non, une vraie machine ! Voici trois choses qui m'ont fait kiffer au guidon : 

  1. Le moteur : 40 chevaux, certes, mais une certaine rondeur à mi-régime, un caractère moins pointu que prévu, et de belles performances. A l'époque, cette moto accélérait aussi fort qu'une Triumph Bonneville. Et puis on a oublié à quel point la sonorité d'un multicylindre 2-temps, c'était quand même quelque chose de génial à écouter ! 
  2. Le châssis est plutôt équilibré, avec un train avant qui donne confiance, des tambours qui font mieux que d'être de simples ralentisseurs. Bref, en enroulant avec le respect dû à son âge, la YR3 est une compagne encore plaisante de nos jours pour de belles balades sur le réseau secondaire. Par contre, en confort de suspensions, y'a mieux...
  3. Une fois arrêté, comment ne pas craquer devant la bouille de cette machine et le sens du détail. Entre le gros frein de direction, le petit regard dans le carter pour le niveau du réservoir d'huile, les grippe genoux en caoutchouc, les têtes d'amortisseur peintes couleur carrosserie, la selle matelassée avec le logo de la marque en sa partie arrière, elle est tout sauf une machine au rabais, cette YR3 ! 

Une Yamaha YR3 aujourd'hui : combien, comment ?

Là, il faut un peu de chance : la moto est rare, a cinquante ans, et a pu avoir une vie agitée... Selon les experts du modèle, seule une petite dizaine de machines serait encore en état de circuler en France, sur les 190 motos qui ont été vendues dans l'hexagone en 1969. Côté cote, mettez 3 à 4000 € pour une moto dans son jus, 6000 pour une belle tournant impeccablement. Dans tous les cas, une restauration est un projet ambitieux :  Il n'y a plus beaucoup de pièces et c'est probablement sur eBay et aux USA ainsi qu'au Canada que viendra votre salut. Si l'on trouve encore des pochettes de joints ou des pistons en adaptable, bonne chance pour les échappements ou l'habillage. La moto, par contre, avait la réputation d'être plutôt solide, contre un minimum de bons soins, évidemment. La seule faiblesse connue vient des joints spi de vilebrequin. Par ailleurs, louons l'initiative de Yamaha, qui a mis en place l'enseigne Yamaha Classic Service et qui permet à des concessionnaires agréés de pouvoir suivre votre moto ancienne ! 

Quelques chiffres clé : 

  • bicylindre en ligne,  2-temps, 348 cm3, 61 x 59,6 mm
  • 2 carburateurs Mikuni, 28 mm
  • 36 ch à 7000 tr/mn 
  • 40 Nm à 6500 tr/mn
  • 157 kilos à sec
  • 160 km/h chrono 

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