Du chrome pour la Royal Enfield Bullet 500 Classic en 2016 ! Si cette Chrome ne se distingue par ailleurs en rien des autres Classic, la sortie du coloris est l’occasion de redécouvrir cette moto d'une marque centenaire, qui est peut-être l’unique exemple de vraie ancienne tout juste adaptée aux contraintes de la modernité. Et qui garde en cela un caractère inimitable.
La Royal Enfield Bullet 500 Classic s’habille de chrome en 2016 et si elle ne se distingue par ailleurs en rien des autres Classic, la sortie du coloris est l’occasion de redécouvrir cette moto, peut-être l’unique exemple de vraie ancienne tout juste adaptée aux contraintes de la modernité, et qui garde en cela un charme et un caractère inimitable.
La ligne de ce modèle Classic, né en 2008, est presque la copie conforme de la 350 cm3 produite en Inde par Madras Motors à partir de 1949 pour fournir les contingent de l’armée du Sous-Continent… L’épopée Royal Enfield anglaise, entamée en 1891, allait bientôt s’achever, l’indienne commençait. Bref, piloter une Royal Enfield, même contemporaine, c’est s’offrir une belle tranche d’histoire que l’on déguste tranquillement au fil des kilomètres passés à son guidon.
Les atouts de l'injection
En 2008, la Classic est le premier modèle à recevoir le tout nouveau moteur UCE, pour Unit Construction Engine, un mono 500 à injection refroidi par air Euro3 qui pouvait donc être importé en Europe. Désormais en aluminium en lieu et place de la fonte, il conserve ses formes classiques, avec ailettes et ses gros carters oblongs frappés du logo R-E. Mais la boîte de vitesses est depuis 2005 située à gauche et si un kick est toujours présent, le démarreur électrique est tout de même bien plus pratique. D’une puissance modeste avec 20,3 kW à 5250 tr/mn, il dispose d’un bon couple de 41,3 Nm à 4000 tr/min. Il est bien vivant ce mono, on le sent vibrer au rythme régulier de son piston, avec une sonorité vraiment particulière. On l’apprécie surtout à bas et mi-régimes, son couple conséquent permet d’enrouler avec souplesse, Certes on sent un peu d’inertie, mais la réponse à la poignée est immédiate, et il se montre plutôt docile, ne cogne pas trop en ville. On peut croiser sans problème à 110 km/h, et si cette Classic peut grimper jusqu’à 140, on se rend vite compte que les hauts régimes ne sont pas sa tasse de thé, ça vibre quand même beaucoup…
Balade en douceur
En tout cas on n’a pas besoin de plus pour aller s’amuser sur les petites routes, où la mamie moderne ne s’en tire pas mal à condition de ne pas la brusquer. Les jantes de 19 pouces à l’avant et 18 à l’arrière sont chaussées de pneus fins, 90 mm à l’avant et 110 à l’arrière, ce qui préserve l’agilité. Le simple cadre ouvert en acier est suspendu par une fourche standard et deux amortisseurs réglables en précontrainte, respectivement de 150 et 130 mm de débattement. L’embrayage est souple, la boîte cinq rapports n’est pas trop revêche à condition de bien décomposer le mouvement, surtout au rétrogradage. On trouve facilement le point mort, mais le témoin au compteur, comme celui des clignotants, est presque invisible. La Classic se pilote tout en douceur, pas nécessaire de forcer pour la mettre sur l’angle si l’on arrondit bien la trajectoire, et on lui pardonne facilement les rodomontades de ses amortisseurs sur les grosses contraintes, heureusement la selle suspendue aide à compenser. Le freinage est tout en progressivité, tant sur le disque avant qu’au tambour arrière, mais l’ensemble offre une puissance suffisante dans le cadre d’un usage décontracté.
Back from the fifties
Toute de métal conçue, la Classic assume son poids de 187 kg à sec, soit un peu plus de 200 kg avec les 14,5 l du réservoir. Son profil bas, son réservoir aplati, son guidon au cintre prononcé incliné vers l’avant puis revenant vers le pilote, sa selle monoplace suspendue, son gros garde-boue arrière, ses tubes de fourche recouverts, son capotage de phare garni d’une casquette signent au premier coup d’œil une ligne née dans les années 1950. Même l’instrumentation, encastrée dans le bloc phare, paraît en sortir tout droit, avec un simple cadran analogique pour la vitesse avec un totalisateur à rouleaux, les témoins de clignotants et de point mort. A sa gauche le contacteur, à sa droite un cadran avec le témoin de réserve et de défaut moteur.
Les commandes au guidon en revanche font vraiment plus récentes, et le maître-cylindre de frein avant trahit la modernité du système hydraulique. Quoi qu’il en soit, dès que l’on monte sur sa selle perchée à 820 mm, on entre dans un autre monde… La position de conduite fait vraiment "à l’ancienne", mais la prise en main s’effectue sans souci particulier et les petits gabarits trouvent vite leurs marques. La Classic est facile comme un vélo, c’est vrai la largeur du guidon large pourra gêner entre les files, mais son rayon de braquage est correct.
Aujourd’hui, le constructeur indien produit plus de motos que Harley-Davidson et envisage de devenir le leader mondial sur le segment des moyennes cylindrées. De nouveaux modèles sont en préparation, et les Bullet arriveront en Europe en version Euro4 ABS en 2017. Il n’y a qu’à espérer qu’elle n’y perdront pas un peu de leur charme.