Mash continue d’élargir son catalogue de moto de petite cylindrée typée vintage. Dérivée de la Five Hundred, la Mash 400 Scrambler surfe, non sans une certaine habilité, sur la vague hipster qui sévit actuellement. Nous ne l’avons pas ménagé.
Il faut reconnaitre à Mash un certain talent en matière de travestissement : la marque française maîtrise parfaitement l’art de donner à une moto fraichement sortie d’usine un air de vieille guimbarde découverte au fond d’une grange. La paille en moins. Car la moto sur laquelle notre regard se pose arbore une jolie peinture qui n’a rien de défraîchie… et les matériaux utilisés sont tout de même moins bruts de fonderie que ceux de ses illustres ancêtres.
Elle sait mettre à l’aise
Les Mash 400 Scrambler ont beau être assemblées en Chine, elles respectent les normes européennes. Il ne serait pas juste de dire que ce ne sont que des Shineray rebadgées… même si la Chungking 400 B n’est pas loin. Mais tout cela semble bien loin une fois en selle : Il doit falloir à peu près 20 secondes pour se sentir à l’aise au guidon de la Mash 400 Scrambler. La selle basse (780 mm) et le centre de gravité lui aussi très bas, comme la largeur du guidon, rendent tout très simple. Ajoutez à cela un poids très contenu, 151 kg à sec, et vous obtenez une moto agile, rassurante et donc très vite amusante.
Un moteur à la hauteur
La motorisation a de quoi faire sourire les plus aguerris : 400 cm3, cela parait bien faible au regard de la plupart des Scramblers actuels du marché mais au regard des 151 kg à sec de la Mash, c’est amplement suffisant, surtout entre 2500 et 5000 tr.mn. Notre modèle d’essai, équipé d’un pignon de 14 au lieu du 15 d’origine était particulièrement prompte à monter dans les tours, jusqu’à 10000 tr.mn, et bénéficiait d’un couple très appréciable à bas régime. Et pour couronner le tout, le magnifique pot Mégaphone délivrait une exquise symphonie à chaque coup gaz.
Pour le reste, le frein à disque de n’étant pas équipé d’ABS, on ne regrettera pas son peu de mordant. D’autant qu’étonnamment, le frein à tambour à l’arrière remplit quant à lui particulièrement bien son rôle. C’est bien plus qu’un simple ralentisseur. Attention toutefois aux surprises que réservent les pneus sur le mouillé.
En revanche, rien à dire dans les chemins : Sans être une moto d’enduro, ses pneus à crampons, la position de conduite qu’elle propose et sa légéreté font merveille même lorsque le terrain devient meuble. Il n’est pas question de dire que c’est une tout-terrain capable de traverser le désert mais pour se faire une balade tranquille à travers bois, elle est une parfaite compagne. La roue avant reste assez solidement rivée au sol alors que l’arrière se fait facilement plus mobile pour rentrer en courbe au frein arrière ou pour en sortir en glisse d’un bon coup de gaz. On retombe vite en enfance en somme.
Ne pas regarder de trop près
Finalement, la déception pourrait provenir de l’assemblage et de la finition : autant la selle est belle, autant elle s’avère glissante à l’usage et conçu dans un matériaux qui aurait pu être plus noble. Et que dire de tout ces fils qui pendent un peu partout autour du phare ou encore de cette peinture mate à qui il n’aura pas fallu plus de 1000 km pour filer à l’anglaise de la tubulure du pot d’échappement.
En terme de design, c’est quasiment irréprochable, si l’on oublie la position du pot, pas très Scrambler. Le choix des couleurs est vraiment sympa et la peinture qualitative. Dommage que certaines soudures soient un peu grossières. C’est aussi vrai pour certaines pièces comme la fixation de la plaque au dessus du phare qui n’est pas très esthétique. Quant à la signature sur le flanc de la moto, elle frise la faute de goût. Laissons MacQueen hors de cela. Quand on est capable de concevoir une moto aussi sympa, on n’a pas besoin d’invoquer l’inconscient collectif.
Le chaud et le froid
La Mash est une moto attachante mais au regard de ce qu’elle propose en matière d’équipement, compteur à l’ancienne, sans jauge à carburant, pas d’ABS évidemment, pas de vraies poignées passager et une selle glissante à souhait, pour ne citer que cela, 4990 € semble une somme conséquente. Pour quasiment le même prix, KTM propose une Duke 390 qui certes n’a rien à voir mais qui est sans aucune commune mesure question qualité de fabrication, matériaux et équipement ou, pour rester dans le vintage, on peut aussi s’orienter vers une Yamaha SR400, moyennant près de 6000€, il est vrai. Seulement voilà, Mash est le seul à proposer un Scrambler de moyenne cylindrée neuf. Il aurait tord de se priver de le faire payer au prix fort, en attendant la concurrence, italienne notamment.