Invité prestigieux de ces 10e 4 Hours of Spa Classic, John McGuinness ne venait pas pour faire de la figuration. Intégré au team Neate Racing Powered by Motul, la légende vivante du Tourist Trophy faisait équipe avec son compatriote Steven Neate.
Un championnat toujours animé !
Un équipage dont les ‘caractéristiques techniques’ n’entraient toutefois pas en compte pour le classement de l’épreuve. Qu’à cela ne tienne, le Missile de Morecambe prenait le départ, quitte à figurer hors classement! Quatre heures plus tard, il était le premier à passer la ligne d’arrivée, et à se diriger vers son podium d’honneur.
Tout n’avait pourtant pas très bien commencé pour l’équipage n°17. Malgré une belle deuxième place sur la grille de départ, il prenait un départ prudent qui le plaçait aux alentours de la cinquième place alors que certaines équipes en profitaient pour se mettre en valeur, à l’image du team Alf’s (Michael Godfrey-Michael Edwards-John Barton, qui seront contraints à l’abandon sur casse moteur après une heure de course), du Hampe Racing Team (Christian Haquin/Nicolas De Dieuleveult, qui devront également abandonner sur chute) ou encore des Hollandais du Roadrunner Team (avec notamment Henk Van Der Mark, le père de Michael, l’étoile montante du World Superbike). Le commandement des opérations est rapidement pris par le team Force de Gregory Fastré et Richard Hubin, grands favoris après leur impressionnante pole position et leur victoire au Castellet.
Les deux pilotes locaux se construisent rapidement une confortable avance, malgré une pénalité d’une minute infligée suite à un relais trop long. Derrière, on trouve un trio composé du Neate Racing Powered by Motul (McGuinness/Neate), du Roadrunner Team (Van Der Mark/Brand) et des Italiens de Taurus (Cantalupo/Caprara). Suivent ensuite les deux motos du team Sweatshop Phase One (dont celle de Stéphane Mertens associé à Mick Dickinson). La deuxième Honda du team Neate n’est pas trop loin, alors que la Ducati n°666 de Gian Mertens/Jan De Vos/Kris Steenhaut fait preuve d’une belle régularité et pointe régulièrement dans le top 10, ce que le Kaiser Classic Endurance Team (Oliver Skach/Manfred Kaiser) arrivera progressivement à faire aussi.
Hubin trébuche
Coup de théâtre après trois heures de course. Richard Hubin chute avec la Suzuki n°56 du team Force. Il sera envoyé à l’hôpital (trois côtes cassées, omoplate..) et ajouté à la liste des abandons. Tout profit pour la paire McGuinness/Neate qui s’envole vers la victoire. Une victoire pour l’honneur puisqu’ils ne peuvent marquer des points au championnat. La première marche du podium revient donc aux Hollandais du team Roadrunner qui s’imposent avec un tour d’avance sur le team Taurus. Troisième, Stéphane Mertens s’offre un nouveau podium à Francorchamps avec son équipier Dickinson. Le Sweatshop Phase One signe d’ailleurs un beau tir groupé puisque Linden-Brasher pointent à la quatrième place, devant le Neate Racing de Sam et John Neate associés à Jonathan Lodge. Pénalisés pour une erreur lors d’un ravitaillement, les Belges de Red Fox Grinta doivent laisser la sixième place finale au team Kaiser Classic. Le top 10 est complété par les Allemands du Motorradshop Bergkamen, les Suisses du Nocki Classic Team et les Français du PoweRacing Japauto Club, ce qui prouve à nouveau le caractère international de l’European Classic Series.
En Classic 1000, la victoire revient aux Hollandais du Van Dijk Laverda Racing devant le team 85 Classic et le AML Racing. Pourtant régulier et auteur du meilleur temps de la catégorie, le team n°80 Vulcanet de Marc Detournay doit se contenter de la quatrième place.
Au rayon des petites histoires, on soulignera le manque de chance du team Braghi Corse de Giancarlo Rossi, l’oncle du regretté Marco Simoncelli, qui ne termine pas la course spadoise pour la troisième année consécutive. Après des chutes lors des deux éditions précédentes, c’est cette fois une casse moteur qui l’écarte du classement. Enfin, cette édition des 4 Hours of Spa Classic était marquée par la présence historique d’une Honda DFL 1000, un prototype à cadre périmétrique construit autour d’un moteur de GoldWing. Quarante ans après, cette machine faisait un retour remarqué sur le circuit de Francorchamps, où elle s’était illustrée lors des 24 Heures de Liège 1976 en terminant à la cinquième place. En 2016, la DLF 1000 du GoldWing Classic Racing Team termine à la 33e place.