Après la mode des néo-rétros qui a relancé des modèles au look des anciennes (W 800, Bonneville, etc.), les marques ressortent du tiroir des noms du passé pour leurs modèles modernes. Amusant ?
De l'art de la communication
Le nom d'un modèle est primordial. Il entre dans la légende, forge une image et reste dans les mémoires.
Normalement quand on lance une nouveauté on essaie de lui trouver un patronyme ou un nom de code. V Max, RDLC, Ténéré, Transalp, CBX, Ninja, etc. qu'il soit en acronyme ( GSXR ) ou un nom ( Daytona ). L'appelation commerciale est là pour évoquer la destination, le caractère du modèle. On se souvient par exemple du nom Interceptor utilisé pour les USA pour les V4 Honda , un nom autrement plus agressif que l'appelation VFF choisie pour l'Europe. Le nom marque et sa référence reste : Ninja frappe plus fort que le nom de code du modèle : GPZ900R.
Aujourd'hui, plusieurs marques raccourcissent leur communication en plongeant directement dans le passé pour les nouveaux modèles. Est ce parce que lancer un nouveau nom devient trop compliqué ? Ou est ce parce qu'on cible une population d'acheteurs entre 40 et 50 ans qui connait ces noms ressortis des fantames de son adolecence ?
En tout cas on a rarement vus autant d'appels au passé pour des nouveautés :
Ducati Scrambler
Honda Africa Twin
Le marketing s'empare ainsi d'un "esprit" déjà existant, d'une image, et fait des économies pour son lancement. Amusant, ou symbole d'un vieillessement de la clientèle visée ? Avec un rapide rappel au passé, cela facilite le discours de lancement, car c'est la résurrection d'un mythe endormi.... C'est bien ce qu'a fait Kawa : la H2 des années 70 apparaissait comme un "monstre", celle des années 2010 reprend ce côté hors normes à son compte.
En auto, dans la vie de tous les jours
La mode du "rappel" historique est omniprésente. On retrouve des prénoms jugés désuets il y a peu : Charles, Arthur etc. L'automobile a montré la voie avec la relance de Mini ou encore plus récemment de la Fiat 500. Et Renault annonce remettre Alpine sur ses rails, en attendant la résurrectioin de la R5 alors ?
Le nom d'un produit est suffisament évocateur pour gagner immédiatement en identification, c'est une certitude. Mais durant les années 70/80 on a inventé, et aujourd'hui il s'agit de "récupérer" ce qui a fonctionné. Evidemment qu'Africa Twin apporte immédiatemenet son lot d'images.
On "positionne" le produit très vite et très facilement ainsi, surtout vis à vis de ceux qui connaissent déjà. L'histoire est plus facile à raconter puisqu'elle a déja existé. Seule inquiétude est ce dire que les consommateurs sont tous dans une tranche d'age avancée et que les jeunes sont hors du coup ? Ou est ce pour leur raconter une histoire d'avant eux ? Le viellissemenet de la clientèle (sur les marchés européens et américains) est une vraie problématique pour tous les constructeurs. On ne régénère pas la clientèle car la moto n'est plus " mode". Une inquiétude à l'échelle des 15 prochaines années.
Du coup pour parler à une clientèle mature, on refait le coup des madeleines de Proust, on dépoussière les souvenirs ! De la vague des machines néos rétros au look affiché ancien, on déguise maintenant les dernières technologies avec les noms d'avant ! La mutation est complète, de l'apparence oldies, on passe à l'appelation oldies !
Katana le retour ?
Même Suzuki y vient avec le dépot récent des mots et logos Katana, pour son prochain modèle turbo. Un nom dont la propriété n'était plus couverte par le dépot légal. Cette procédure signifie bien que Suzuki va reprendre cette appelation sur un nouveau modèle. Et vraisemblablement pour le prototype Recursion équipé d'un turbo !
Ça tombe bien, ce "nouveau" modèle turbo, on va l'essayer pour l'été dans LaMotoClassic ! On est donc en avance ?