Digne d’une série avec plusieurs saisons, voici un nouvel épisode concernant le contrôle technique des deux-roues. Vendredi dernier, notre ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a affirmé à la radio : sur RMC qu’il n’y aurait pas de contrôle technique « tel qu’il a été envisagé » afin de ne pas « rajouter des contraintes » aux Français.
Résumé des épisodes précédents :
L'Union européenne l'exigeait; un contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3 et même les voitures sans permis. Déjà appliqué dans de nombreux pays.
C'est le 11 Août dernier que l'on apprenait qu'il avait été rendu obligatoire en France à partir de 2023 par un décret. Le but de cette mesure : lutter contre la pollution et les accidents.
Mais nouveau rebondissement dans l'affaire, le lendemain c'est notre président Emmanuel Macron lui-même qui avait demandé la suspension de cette obligation « jusqu'à nouvel ordre », en raison de la grogne qu'elle avait provoqué parmi les associations de motards.
Peu après, le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait « convenu avec les fédérations d'usagers de se retrouver à la rentrée pour échanger largement sur les différents sujets les concernant ».
Et maintenant?
Mardi dernier, l'association de lutte contre la pollution atmosphérique « Respire » a annoncé avoir engagé deux actions pour revenir sur cette suspension:
- L'une "en urgence" pour faire suspendre la décision d'Emmanuel Macron (Aïe)
- Et une autre, devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française.
Pour l'avocat de l'association, Pierre-Eugène Burghardt, ni le président de la République, ni le ministre délégué aux Transports n'avaient légalement la compétence pour suspendre le décret imposant le contrôle technique, signé par le Premier ministre.
Suite à cela, Le ministre des transports a réuni vendredi les fédérations de motards afin de «co-construire un dispositif alternatif», selon un communiqué du ministère.
«Il n'y aura pas de contrôle technique tel qu'il était envisagé», a déclaré Jean-Baptiste Djebbari sur RMC. «On va complètement le refondre, on va repenser le dispositif. (...) On va faire différemment», a-t-il ajouté.
Co-construire un dispositif alternatif?
l va falloir rester connecté dans les jours à venir. «L'objectif, c'est de faire mieux pour plus simple», a précisé Jean-Baptiste Djebbari.
De nouvelles propositions devraient être faites «dans les semaines à venir» sur trois thèmes :
- un renforcement de la sécurité routière par la «formation» et "l'amélioration de la voirie»,
- l'expérimentation de radars sonores contre les pots d'échappement trafiqués
- et un projet de prime à la conversion des deux-roues pour inciter à l'acquisition de véhicules moins polluants.
«Ensemble, nous répondrons aux enjeux de sécurité routière, de lutte contre les nuisances sonores et de protection de l'environnement par une politique incitative d'accompagnement et non punitive», a souligné Jean-Baptiste Djebbari dans le communiqué.