La Mash Five Hundred vient tenir compagnie aux Seventy 125 et à la Two Fifty 250 à un tarif défiant toute concurrence sur le segment des motos néo-rétros. 10 € le cm3, de quoi faire de l’ombre à d’autres modèles beaucoup plus chers ?

Cette Five Hundred reprend la recette à succès des Seventy 125 : Simplicité, look rétro bien inspiré et tarif imbattable. Selle plate matelassée, phare rond, deux pots saucisson chromés, réservoir allongé flanqué de grippe-genoux, jantes à rayons, soufflets de tubes de fourche : voilà pour le vintage, à agrémenter avec les accessoires prévus en option.

Une "500" qui cube 397 cm3

Si elle s’appelle 500 sur le papier, son moteur affiche en fait 397 cm3. Ce monocylindre 4-T 4 soupapes à carter sec et simple ACT est refroidi par air mais dispose de l’injection. Il développe une puissance de 20 kW (27 ch) à 7000 tr/mn et un couple de 30 Nm à 5500 tr/min, ce qui permet aux permis A2 de s’offrir cette « 500 ». Il prend place dans un simple cadre berceau acier, agrémenté d’une fourche standard de 35 mm, de deux amortisseurs (réglables en précontrainte), d’un simple disque avant de 280 mm et d’un tambour arrière, sur des jantes avant et arrière de de 19 et 18 pouces, avec un pneu arrière en 130 mm de large. Si le démarreur est électrique, un kick est là pour les puristes et pour le look.

Accessible et confortable

Avec sa selle à 780 mm, la Five Hundred est accessible à tous les gabarits, on pose facilement les deux pieds à plat avec 1,60 m et le poids de 151 kg à sec (environ 165 kg en comptant les 13 litres du réservoir) ne sera pas un souci de tous les instants. Le guidon au cintre très prononcé tombe naturellement sous les mains, et la position de conduite droite, jambes peu repliées, se révèle confortable, notamment grâce au moelleux de l’assise. Pilote comme passager reçoivent des repose-pieds repliables et caoutchoutés, et votre invité appréciera de même le confort procuré par cette Mash. Il se tiendra comme il pourra à la petite poignée de maintien arrière, couplée au porte-paquet, ou à la sangle de selle. Au tableau de bord, analogique bien sûr, un compteur en km/h et miles/h avec totalisateur et trip partiel à rouleaux, et un compte-tours avec témoin de point mort, de défaut moteur et de réserve.

Du bonheur à mi-régime

Ni le moteur ni les deux pots ne dérangeront vos voisins au démarrage, mais la sonorité s’amplifie en montant dans les tours, et procure un certain contentement aux alentours de 5000 tr/min sur chaque rapport, à peu près à la moitié du compte-tours, et correspond justement à l’arrivée du couple maxi. C’est là, entre 4000 et 6000 tr/min, qu’on ira chercher le « gras » de ce monocylindre volontaire et ma foi enthousiasmant. Au-delà, les vibrations se font plus présentes, mais la petite ne rechigne pas à dépasser légèrement les 7000 tr/min pour filer à 140 compteur sur l’autoroute. En dessous de 3000 tr/min, il est un peu creux, il faut le cravacher un peu quitte à faire cirer l’embrayage, au levier par ailleurs bien souple. La boîte 5 rapports est douce (à défaut d’être très précise)mais le point mort se fait parfois rétif, notamment au rétrogradage. En plein soleil, le témoin au tableau de bord ne vous aidera pas à répondre…

Enroule-moi...

Si l’on apprécie le confort procuré à la fois par la selle, mais aussi par la souplesse des amortisseurs, on prendra soin de donner quelques crans à ces derniers pour assurer une meilleure rigueur à l’ensemble en conduite rythmée ou pour transporter un passager, d’autant que leur faible débattement arrive vite en butée. Sur route, la Five Hundred reste facile à emmener, mais aura tendance à élargir un peu si on la laisse faire. Malgré ce léger flou, le comportement reste toutefois sain, la stabilité étant assurée par les grandes jantes. Ceci dit, le diamètre élevé à l’avant alourdit un peu la direction, ce qui est surtout sensible lors des manœuvres à basse vitesse ou à l’arrêt. Pour la stopper justement, le tambour arrière au feeling lointain servira tout de même de bon ralentisseur, avec méfiance tout de même surtout sur le mouillé. Il permettra d’éviter les freinages trop appuyés sur l’avant, où mordant et puissance sont par ailleurs bien équilibrés et efficaces, et de limiter en conséquence le plongeon de la fourche. Bref, en Five Hundred, on privilégie la conduite enroulée, c’est pour ça qu’elle est faite de toute façon.

A 10 € le cm3, mettez m'en deux !

En regard de son tarif de lancement à 3 990 €, et même pour les 4 190 € à venir, la Five Hundred fait le maximum, surtout qu’elle est garantie de 2 ans à la clé comme pour tous les autres modèles Mash désormais… Au-delà de la séduction exercée par le look, on prend à son guidon un plaisir non feint grâce à un moteur vivant aux performances honnêtes et un confort certain, que ce soit pour la balade ou pour les trajets quotidiens.


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